June 24, 2025
Energy

à Blanquefort, sur l’ex-site Ford, HDF Energy va produire les piles à hydrogène de demain


Érigée sur l’ex-site industriel Ford à Blanquefort, l’usine d’HDF Energy a l’ambition de produire cette année sa première pile à hydrogène pour notamment décarboner le transport ferroviaire et maritime

En 2011, Damien Havard œuvre dans les énergies renouvelables, photovoltaïque en tête, à Bordeaux. Alors qu’il travaille à un projet destiné à un client qui rencontre des difficultés d’approvisionnement en gaz méthane, il étudie la possibilité de fabriquer de l’hydrogène à partir d’un parc photovoltaïque et non pas à partir de gaz naturel. Un an plus tard, il lance Hydrogène de France (HDF) Energy, avec l’ambition de devenir un des leaders du secteur de l’hydrogène vert.

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« D’une part, HDF Energy conçoit, fabrique et intègre des piles à combustible de forte puissance, une technologie stratégique qui permet de produire de l’électricité à partir d’hydrogène, sans émission de CO₂. D’autre part, elle développe des infrastructures hydrogène de grande envergure. C’est cette double expertise industrielle qui fait de HDF Energy un acteur unique dans la transition énergétique », explique Damien Havard.

Les futures piles à combustible girondines visent trois marchés : celui des centrales électriques à hydrogène, celui du fret ferroviaire et celui du fret maritime. « Dans ce dernier secteur, 15 à 20 % des bateaux du marché sont potentiellement concernés : tous ceux qui ont la place et la capacité de stocker l’hydrogène », explique Damien Havard. À Bordeaux, par exemple, les navettes Bat3 et les bacs qui sillonnent la Gironde, ou encore les remorqueurs.

Conscient que le développement du secteur prendrait du temps, HDF Energy est restée, jusqu’en 2021, dans une croissance relativement modeste, passant de cinq à moins de vingt salariés. Mais son entrée en bourse en 2021 lui donne de nouvelles perspectives, grâce à une levée de fonds de plus de 100 millions d’euros pour développer des projets à l’international. Des programmes français et européens d’aide à la réindustrialisation permettent à la société de prendre son virage industriel, via le recrutement de personnels dédiés et la construction d’une usine, en lieu et place de l’usine Ford à Blanquefort, fermée en 2019. Un projet lancé depuis deux ans.

Si les bureaux de l’usine de Blanquefort ont été inaugurés en 2024, « le projet industriel démarre progressivement. C’était prévu, il y a plus de 1 000 composants dans une pile à combustible, une démarche ISO en parallèle », justifie le président d’HDF Energy. L’entreprise a investi 35 millions d’euros pour construire l’usine de 7 000 mètres carrés et une zone de test. À terme, le site sera en mesure de fabriquer une centaine de piles par an.

Les piles à combustible à hydrogène sont longées dans des conteneurs métalliques de 12 mètres de long.


Les piles à combustible à hydrogène sont longées dans des conteneurs métalliques de 12 mètres de long.

HDF

Véritables petites centrales électriques, les piles ressemblent à une remorque de gros camions, de 12 mètres de long et de 30 tonnes. « On fabrique un objet qui va durer vingt-cinq ans, donc sur chacun des composants, on réfléchit à la façon dont ils vont tenir dans le temps, pour pouvoir les réparer, les changer, vérifier que les fournisseurs soient dans les standards en termes de qualité », énumère Damien Havard.

Si HDF Energy compte devenir un acteur du marché de l’hydrogène qui se développe progressivement en France, 90 % des piles à combustibles qui sortiront de l’usine girondine seront destinées à l’export. « Nous avons lancé des discussions avec des clients en Inde ou au Vietnam et en Indonésie, dans les domaines ferroviaire et maritime », précise le président de HDF Energy. Damien Havard a accompagné Emmanuel Macron lors de son voyage en Asie du Sud-Est du 26 au 31 mai. Au Vietnam et en Indonésie, le dirigeant d’entreprise a signé différents protocoles d’accord pour la construction de centrales à hydrogène. Le secteur est déjà fortement concurrentiel, des entreprises, asiatiques notamment, ayant déjà une longueur d’avance technologique dans ce domaine



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