July 7, 2025
Technology

“Paris est aujourd’hui reconnue comme l’un des grands hubs mondiaux de l’IA”, Serge Lemonde, Nvidia



L’Usine Digitale : Cela fait longtemps qu’il n’y avait pas eu de GTC en Europe. Pourquoi revenir maintenant, à Paris, et pendant Vivatech ?

Serge LemondeSerge Lemonde : Il y a beaucoup de fournisseurs de cloud régionaux qui montent en puissance, et c’est également motivé par les investissements dans la région, je pense par exemple à notre annonce récente avec MGX, Bpifrance et Mistral AI. De plus, Paris est aujourd’hui reconnue comme l’un des grands hubs mondiaux de l’intelligence artificielle. De manière générale, l’Europe se positionne très fortement sur le marché de l’IA, en particulier sur les questions de souveraineté, et il y a donc une synergie avec les AI Factories, qui sont clés pour Nvidia.

Quant au salon Vivatech, il est désormais bien installé et fait figure de grand rendez-vous de la Tech européenne. La GTC Paris est un évènement indépendant mais accolé à Vivatech, ce qui veut dire que les billets de l’un permettent d’accéder à l’autre et vice versa. La première journée pour les développeurs est le 10 juin, puis les 11 et 12 juin sont dédiés aux start-up, investisseurs et grands entreprises. Nous aurons 32 start-up qui exposeront.

Comment a évolué la stratégie start-up de Nvidia au fil des ans, notamment en Europe et en France ?

Elle a évidemment beaucoup progressé. J’ai passé 25 ans chez Nvidia et l’entreprise a 25 ans de présence en Europe, donc j’ai été aux premières loges du développement dans la région. Il y a huit ou neuf ans le potentiel de l’IA couplée aux GPU a été compris mais il n’y avait rien : pas de data sets, pas d’outils, il fallait créer les réseaux de neurones à la main… Il nous fallait un programme pour aider les start-up, et en réalité les développeurs, car cela revient au même, et c’est comme ça qu’est né Inception.

Cela a commencé avec quelques centaines de membres et aujourd’hui nous sommes à 27 000 start-up, dont 6800 en Europe et environ 700 en France. Le programme lui-même a aussi énormément évolué. Au départ on offrait des rabais sur les processeurs et des ressources techniques, mais on s’est rendu compte que les start-up avaient toutes le même problème : elles allaient de POC en POC sans adoption concrète. Donc on a ajouté des bénéfices au fil du temps, notamment de l’aide au go-to-market, et récemment on a refondu un programme baptisé “VC Alliance” pour apporter des fonds en parallèle du programme Inception.

Ils sont tous deux réunis sous la dénomination Nvidia for Start-ups. Aujourd’hui Inception implique une centaine de collaborateurs en direct, plus des ressources partagées au sein de l’entreprise.

Quels sont les profils de start-up les plus représentés aujourd’hui ? Les domaines adressés ? Et est-ce que les choses changent avec l’avènement de l’IA générative ?

Nous acceptons tous types de profils tant qu’il y a du développement logiciel, ce qui veut dire que nous refusons par exemple les acteurs des cryptomonnaies. Les start-up peuvent rester jusqu’à ce qu’elles aient 10 ans d’âge et tant qu’elles ont au moins un développeur. Les solutions évoluent tellement vite qu’on ne met pas les gens dehors, on ne fonctionne pas avec des cohortes. De notre côté, nous en retirons deux choses : ce qu’elles vient étoffer notre catalogue d’applications, et être à leur contact nous permet de rester proche du marché et d’apprendre des tendances émergentes.

Nous ne recherchons pas de domaine d’application spécifique, nous soutenous toutes les industries, qu’elles soient à la mode ou pas. Nous avons encore des start-up dans le domaine du jeu vidéo, de la simulation ou d’autres domaines hors IA. Mais évidemment, en ce moment il y a beaucoup d’IA générative, d’IA agentique et d’IA physique. En Europe, le domaine en pointe reste de très loin celui de la santé, notamment pour la recherche médicale. Les besoins sont complexes, les données sont sensibles et ils veulent du local.

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