Lorsque son enfant est hospitalisé, dans un état préoccupant, mieux vaudrait que parents et soignants écoutent leurs intuitions quant à l’état de l’enfant. C’est en tout cas ce qui ressort d’une nouvelle étude, publiée dans The Lancet Child & Adolescent Health (Source 1), qui suggère que l’intuition des parents ou du personnel soignant peut surpasser certains systèmes d’alerte précoce traditionnels pour identifier les enfants dont l’état est susceptible de se détériorer.
L’inquiétude de l’aidant évaluée
L’étude a révélé que l’inquiétude de soignants ou de parents face à l’état d’un enfant hospitalisé était fortement associée à une complication grave chez l’enfant. Or, la reconnaissance tardive d’une détéoriration de l’état d’un enfant hospitalisé est l’un des facteurs qui contribuent le plus au décès.
L’étude a été menée sur 26 mois (entre novembre 2020 et décembre 2022), sur 73 845 consultations admissibles aux urgences d’enfants âgés de 0 à 18 ans, dont 24 239 ont donné lieu à une réponse clinique suite à une préoccupation d’un parent ou d’un soignant. L’inquiétude de l’aidant (soignant ou parent) a été évaluée via la réponse à la question suivante : « Craignez-vous que l’état de l’enfant s’aggrave ? ».
Les signaux vitaux ne feraient pas tout
Au total, 8 937 (4,7 %) répondants sur 189 708 ont exprimé leur inquiétude face à la détérioration de l’état de santé de l’enfant. Comparativement aux patients dont les aidants n’avaient pas d’inquiétudes documentées, ceux dont l’aidant s’inquiétait d’une détérioration étaient plus susceptibles de souffrir d’une maladie grave nécessitant une admission en soins intensifs (6,9 % contre 1,8 %) ou le recours à une ventilation mécanique (1,1 % contre 0,2 %). Ce qui suggère que la précision diagnostique de l’intuition parentale surpassait les données physiologiques.
Autrement dit, les signaux vitaux habituellement suivis (fréquence cardiaque et respiratoire, tension artérielle…) ne feraient pas tout quand il s’agit d’évaluer l’état vital d’un enfant hospitalisé. Les intuitions des personnes qui le veillent comptent aussi !
Les scientifiques invitent les établissements hospitaliers à prendre cela en compte « de manière proactive », et la communauté scientifique à poursuivre les recherches sur ce sujet clé.
