L’argent est-il synonyme d’émancipation ou de contrainte ? Lors de la présentation du dernier Baromètre de Vives sur les femmes et l’argent, réalisé avec Viavoice et en partenariat avec BoursoBank et Natixis Wealth Management, deux points ont retenu mon attention.
Le premier était la perception des hommes et des femmes face aux questions financières.
Invités à choisir les mots définissant leur rapport à l’argent, 43% des hommes ont évoqué «la liberté», contre seulement 34% des femmes. À l’inverse, 39% des femmes associent l’argent à «l’angoisse», contre 27% des hommes. Pour les auteurs de l’étude, cela souligne le caractère «éminemment genré» de la relation des Français à l’argent et «une approche davantage négative chez les femmes».
L’autre enseignement intéressant de l’étude se trouve dans le chapitre sur le couple et l’argent. On y découvre que dans 73% des couples hétérosexuels, c’est l’homme qui perçoit le revenu le plus élevé – ce qui ne surprendra sans doute personne.
Quand l’égalité n’est pas juste
Pourtant, dans 36% des cas, les dépenses sont partagées à parts égales, ce qui désavantage les femmes. Seuls 24% des couples adoptent un partage proportionnel aux revenus.
Le déséquilibre est d’autant plus prononcé que l’organisation des dépenses reste très genrée, 15% des hommes prenant entièrement en charge les gros achats d’équipements comme la voiture et l’ameublement (contre 7 % des femmes). Ils sont aussi 25% à assumer la charge des placements financiers (contre 16% des femmes) et 12% s’occupent seuls des achats immobiliers (contre 7% des femmes). A l’inverse, 18% des femmes endossent entièrement les dépenses du quotidien (alimentation, produits d’hygiène, etc.) contre 9% des hommes. Un schéma qui peut s’avérer lourd de conséquences en cas de séparation, comme l’évoquait Mathilde Castagna dans un précédent billet avec la «théorie du pot de yaourt».
Finalement, cette répartition inégale des ressources et des responsabilités financières pourrait bien expliquer pourquoi, pour tant de femmes, l’argent reste avant tout une source d’angoisse…