L’ONG britannique Tax Justice Network a publié la nouvelle édition de son indice d’opacité. Ce classement mondial évalue le niveau d’opacité financière dans 141 pays, en mesurant le degré de manque de transparence et d’opacité des systèmes bancaires et fiscaux.
Il examine en particulier les lois et les pratiques financières nationales, le volume des services financiers fournis aux non-résidents et les systèmes qui permettent de dissimuler des richesses.
Il faut rappeler, d’abord, que l’opacité financière, par opposition à la transparence, désigne le manque d’accès et de clarté qui permet à certains acteurs de dissimuler des actifs à l’étranger, hors de portée des autorités fiscales et du contrôle judiciaire.
« Lorsque des richesses sont dissimulées à l’étranger, elles échappent à la loi, ce qui alimente l’évasion fiscale et les activités criminelles. Cela alimente l’évasion fiscale et les activités criminelles tout en sapant les droits de l’homme et les systèmes démocratiques », prévient le Tax Justice Network.
La Tunisie se classe 110e sur 141 pays analysés, avec un score d’opacité financière de 52 sur 100. Dans ce classement, un rang inférieur indique un niveau de transparence plus élevé.
La Tunisie fait plutôt bonne figure en Afrique. Elle se classe au cinquième rang du continent, avec l’un des meilleurs scores.
Plus précisément, elle obtient un score de 100 pour les revenus provenant d’investissements étrangers et la propriété immobilière, et un score de 80 pour la conformité fiscale – des scores élevés indiquant un haut degré de permissivité dans ces domaines.
Toutefois, le pays n’obtient pas de bons résultats dans d’autres domaines, puisqu’il n’obtient que 20 pour ses efforts de lutte contre le blanchiment d’argent et 30 pour la transparence des décisions fiscales anticipées et des contrats de l’industrie extractive.
Le Botswana est le pays africain le mieux classé dans l’indice. Il se classe au 131e rang mondial avec un score de 56 et est félicité pour ses efforts en matière de transparence financière.
Il est suivi par le Rwanda (118e), la Gambie (117e) et le Liberia (116e), la Tunisie complétant le top cinq.
La Tunisie se distingue par ses performances en Afrique du Nord, puisqu’elle est le pays le mieux classé de la région, devant le Maroc (63e au niveau mondial et 9e en Afrique avec un score de 69), l’Égypte (41e) et l’Algérie (33e), qui accusent un retard considérable.
À l’autre extrémité du classement, on trouve l’Algérie, le pays africain le moins bien noté. Ses services financiers sont moins étendus que ceux du Ghana, dont le volume s’élève à 336,5 millions de dollars. Cependant, l’absence de mécanismes de transparence la place parmi les juridictions les plus opaques du continent.
Les finances insulaires sont les moins opaques !
L’indice reproche également aux États-Unis, notamment sous l’administration Trump, de ralentir les réformes visant à établir une coopération fiscale mondiale plus équitable.
Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Luxembourg, Singapour et l’Allemagne figurent parmi les pays qui facilitent le plus les flux financiers opaques. Ils sont suivis de près par la Suisse, Hong Kong, la France et l’Irlande du Nord.
À l’inverse, les pays les moins impliqués dans l’opacité financière sont souvent de petites îles isolées ou des États des Caraïbes qui affichent des niveaux de transparence nettement plus élevés. C’est le cas de Montserrat, des îles Cook, des Samoa américaines, d’Antigua-et-Barbuda et de la Slovénie.
Il convient de noter que les notes vont de 0 à 100 : 0 indique une transparence totale, tandis que 100 indique une opacité financière illimitée.
L’indice est basé sur plus de 100 critères, classés en 20 indicateurs qui évaluent notamment la transparence fiscale, la coopération internationale et l’accès à l’information sur les bénéficiaires effectifs des entreprises.
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