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La loi de finances pour 2025 a été votée en février. Quels sont les principaux changements pour les particuliers ? Voici les principales mesures qui, directement ou indirectement, vont pénaliser ou bénéficier aux revenus et aux investissements des particuliers.
La France a désormais un budget pour 2025. Il aura fallu deux gouvernements, de longues tractations, de nombreux amendements et l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter ce projet de loi de finances. Un texte et des mesures très attendus dans un contexte de dérapage des comptes publics. Avec un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, dont 30 milliards d’euros sur les dépenses, l’objectif est de ramener le déficit à 5,4% du PIB.
Alors, que retenir des nouvelles mesures ? Contrairement aux ambitions initialement affichées, la flat tax ne sera pas alourdie et le taux du prélèvement forfaitaire unique (PFU) restera donc de 30%.
Tour d’horizon des principales mesures qui, directement ou indirectement, vont pénaliser ou bénéficier aux revenus et aux investissements des particuliers.
Flambée de la Taxe sur les transactions financières (TTF)
Cette taxe s’applique lors de l’achat des 121 valeurs françaises dont la capitalisation est supérieure à 1Md€ au 1er décembre 2024. Son taux, fortement relevé de 33,3%, passera de 0,3 à 0,4% au 1er avril.
Une nouvelle contribution sur les hauts revenus
Il s’agit d’une mesure rescapée du budget présenté par Michel Barnier qui ne devrait durer qu’un an. Elle vise les contribuables ayant des revenus supérieurs à 250.000€ par an pour une personne seule ou de 500.000€ pour un couple. Ces derniers seront redevables de cette contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) si le cumul de leur impôt sur le revenu, de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus et des sommes assujetties au prélèvement forfaitaire unique (PFU) est inférieur à 20% de leur revenu fiscal de référence. Dans ce cas, l’administration fiscale leur demandera la différence.
Du changement pour les loueurs en LMNP
C’est un petit bouleversement pour ce régime prisé par les loueurs en meublés non professionnels (LMNP). Désormais, les amortissements déduits devront être ajoutés à l’éventuelle plus-value. Pour échapper à cette évolution du dispositif, ils bénéficient toujours des abattements progressifs en fonction de la durée de détention. Pour rappel, les plus-values sont entièrement exonérées d’impôt après 22 ans et de prélèvements sociaux après 30 ans.
Des « frais de notaire » relevés dans certains départements
À partir du 1er avril, les départements qui le souhaitent pour des raisons budgétaires pourront relever d’un demi-point (de 4,5% à 5%), pendant trois ans, les frais perçus lors de transactions immobilières. Seuls les primo-accédants échapperont à cette augmentation.
Une exonération spéciale pour les dons destinés à aider à l’accession à la propriété
Il y a aussi des bonnes nouvelles : jusqu’à fin 2026, la loi de finances prévoit l’exonération de droits de succession sur les dons aux enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Celle-ci est de 100.000€ pour un même donateur à un même bénéficiaire, tout en étant limitée à 300.000€ par bénéficiaire. Pour en profiter, ce dernier doit investir les sommes dans l’achat d’une résidence principale neuve ou la rénovation énergétique de celle-ci dans les six mois. En cas d’absence de descendance, cette exonération peut s’appliquer aux neveux et nièces.
Reconduction du dispositif Loc’Avantages
Ce dispositif est reconduit jusqu’en 2027 et permet aux propriétaires bailleurs de bénéficier d’une réduction d’impôt sur les loyers perçus. En contrepartie, ils doivent louer leur logement à des personnes aux revenus modestes et avec un loyer inférieur à ceux du marché.
Un barème de l’impôt, sur le revenu réévalué
Enfin, et c’était attendu, le barème de l’impôt sur le revenu (IR) a été indexé sur l’inflation. Les seuils des différentes tranches ont été relevés selon le taux de 2024 mesuré par l’Insee (1,8%).