Voilà déjà trois ans que la loi Lemoine a réformé les règles de l’assurance emprunteur, facilitant les contrats délégués. Pour rappel, le texte avait permis de mettre en œuvre trois dispositions majeures : le droit à la résiliation infra-annuelle, les assurés pouvant ainsi changer de contrat à tout moment ; la suppression du questionnaire de santé pour les emprunts de moins de 200 000 euros par assuré (jusqu’à 400 000 euros pour un couple donc) lorsque le crédit arrive à échéance avant les 60 ans de l’assuré ; et le renforcement du droit à l’oubli pour les personnes ayant souffert de certaines maladies (cancer, hépatite C…), ramené de dix à cinq ans.
Alors que le marché du crédit immobilier a renoué avec la croissance ces derniers mois à la faveur de la baisse des taux, les emprunteurs ne doivent pas pour autant négliger de faire jouer la concurrence pour s’assurer. Dans un premier temps, avec la suppression du questionnaire de santé, certains acteurs (banques et assureurs) avaient augmenté leurs tarifs craignant un effet d’aubaine et une augmentation des risques.
Aujourd’hui, « tous se sont repositionnés car il n’y a pas eu de hausse des sinistres, constate Stéphane Soudeix, président de Kereis France. Toutefois, le marché a glissé : auparavant, les emprunteurs négociaient leur assurance au moment de la souscription du prêt, désormais, ils renégocient juste après avoir signé leur crédit. »
De fait, depuis le début de l’année, « les renégociations sont souvent effectuées par des couples (deux tiers des dossiers), en moyenne âgés de 42 ans et devant encore rembourser 172 200 euros sur 208 mois, remarque Astrid Cousin, directrice de la communication et porte-parole du courtier Magnolia.fr. Des profils classiques, mais qui rediscutent dans les premiers mois suivant l’obtention de leur emprunt, et qui peuvent donc maximiser le montant économisé. » Soit plusieurs milliers d’euros, voire bien plus en disséquant les quotités d’assurance.
