Le Rassemblement national a présenté mardi un texte pour réclamer un débat au Parlement sur la planification énergétique de la France et fait planer une menace de censure que le gouvernement ne semble pas prendre à la légère.
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Depuis quelques jours, le RN agite la menace d’une motion de censure. En cause : la PPE, programmation pluriannuelle de l’énergie. Ce texte est à la fois complexe et fondamental puisqu’il définit la politique énergétique de la France pour les dix années à venir. Le RN estime que le gouvernement veut passer en force en publiant ce texte par décret d’ici une quinzaine de jours, et souhaite un débat.
D’après les informations de franceinfo, le gouvernement ne ferme pas la porte et souhaite déminer la situation au plus vite, car le RN n’est pas le seul parti à contester cette PPE sur la méthode. La sénatrice socialiste Viviane Artigalas a interpellé le ministre de l’économie mercredi 26 mars. “Le parlement ne peut pas être exclu de la définition de notre stratégie énergétique cruciale dans un contexte géopolitique de tension extrême. La PPE ainsi discutée n’en sera que plus robuste”, a-t-elle défendu.
Des critiques sur la forme, même si la loi autorise le gouvernement à procéder par décret, mais également sur le fond. Des parlementaires centristes, membres du socle commun, jugent le contenu de cette PPE obsolète, ne tenant pas suffisament compte de la guerre en Ukraine et du retour au pouvoir de Donald Trump. De son côté, le gouvernement surveille cette gronde comme le lait sur le feu.
“Effectivement il y a un sujet. Aujourd’hui il y a un décret qui a été travaillé, près de quatre ans de concertation avec les professionnels, 50 000 citoyens français ont participé à la discussion. Matignon regarde la façon dont on peut donner la possibilité à l’Assemblée nationale et au Sénat de s’exprimer”, assure la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas. La réflexion est en cours pour trouver un créneau, dans un agenda parlementaire déjà bien embouteillé. “Le risque politique est très bien identifié”, résume une source gouvernementale.